Le cycle de l’attention dans la pratique vipassana

Le développement de la vigilance favorise le dévoilement de l’ego.

L’ego conscientisé permet de dépasser la dualité du fonctionnement mental de l’ego.

 

Selon VR.Dhiravamsa « l’égo , la branche exécutive de la personnalité, agit selon des subpersonnalités. Ce n’est que si l’attention-consciente (méditation vipassana) est à l’oeuvre que la non identification permet plus de liberté à l’égard des schémas énergétiques qui coulent à l’intérieur de la conscience. On parlera alors d’égo conscientisé. »

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Extraits de la traduction d’un texte de V.R. Dhiravamsa « Qu’est ce que vipassana » :

 » Un point encore que j’aimerais éclaircir ici est celui de la répression du ressenti dans le système Vipassana. En observant simplement quelques enseignants de cette pratique qui font de leur mieux pour suivre les pas de la méditation traditionnelle en imitant leurs maîtres sans avoir pénétré de façon autonome les profondeurs du contenu, certains professionnels de la santé voient l’aspect superficiel de la pratique Vipassana et donc la considère comme une voie spirituelle négative dans laquelle les sentiments et/ou les « soi » inconscient ne sont pas pris en compte ni traités correctement.
Ceci parce que la plupart des enseignants Vipassana mettent fortement l’accent sur le détachement (un évitement névrotique de ce qui est) et qui appliquent lourdement la technique de l’observation mentale à tout ce qui survient. C’est une école. Une autre école impose un puissant système de contrôle en restant simplement assis, en faisant le tour complet du corps, tout en ignorant le mental, en laissant de côté les processus psychologiques et en refusant de laisser s’exprimer tout « schéma énergétique ». En d’autres termes, de telle pratiques essaient d’éloigner les évènements de la responsabilité mentale du méditant aussitôt qu’ils surviennent, ou bien elles exigent un gros investissement pour cultiver une concentration qui peut conduire à une dépendance par rapport à une sorte de bonheur ou de joie nés du samadhi de la concentration quand une certaine substance appelée endorphine (similaire à la morphine) est secrétée dans le corps pendant une expérience de concentration extrême. Apparemment il y a un manque d’investigation (dhammavicaya) envers les contenus de ces « schémas énergétique », qui agissent avec ou au dessous de ce qui apparaît à la surface. Cela signifie qu’ils ne creusent pas profondément dans les « soi » inconscients (ou contenus inconscient de l’esprit) puisqu’ils sont pleinement occupés à observer le mental : « pense, penser, penser, sentir, sentir, sentir, souffrir, souffrir, souffrir ; etc.…….ou à contrôler le mental et à faire le tour. Ils ne remarque même pas que, au sens strict, toute conceptualisation est antinomique de la pratique Vipassana. En effet, pendant que l’on est occupé à l’observation mentale, on n’expérimente pas le processus complet de ce qui est en train de se passer. La même chose s’applique à l’attitude qui consiste à observer différents évènements avec détachement. Il n’y a pas de complète expérience de l’évènement qui se passe quand on s’impose une observation accompagné de détachement. Car en agissant ainsi on s’écarte de ce qui est et alors on devient un observateur qui ne perçoit même pas qu’il est lui même en train d’observer avec toute sa subjectivité. C’est une totale identification, quand on s’identifie avec quelque chose, l’attention-conscience est automatiquement coupé et donc n’est pas opérationnelle. Seul intervient alors un « schéma énergétique » qui prend en charge la façon de méditer du méditant, et qui dirige le spectacle à ce moment là.
Dans mon approche de la méditation Vipassana, il n’est pas question de répression ni de contrôle, puisque l’accent est mis sur l’ouverture et le libre flot de toutes choses. Ce n’est que dans les trois premiers jours d’une retraite que l’on demande à un étudiant de rester concentré sur la respiration Vipassana et de ne pas se laisser perturber par les détails des sentiments, des pensées et des souvenirs etc…… Il doit juste les laisser couler et les noter silencieusement, au fur et à mesure qu’il apparaissent. La raison de cela est qu’il est essentiellement nécessaire de construire la concentration intérieure et un « état d’être «  unifié (le samadhi) pour permettre à l’étudiant de devenir solide, résolu, et clair…….. »

 » Que faisons nous des contenus des sentiments, de la pensée et des voix à l’intérieur de nous- même ? Nous les gérons tous, en leur permettant de couler librement dans le processus de notre conscience et/ou de nous parler sans volonté de restriction ni de contrôle. Bien sur nous vivons ces expériences aussi pleinement que possible avec l’attention-conscience non verbale, désidentifié et non attachée, tout en étant le témoin et l’observateur objectif de la globalité du processus en cours…… »

 » Tout ceci ne vaut pas seulement pour la méditation mais également pour votre vie de tous les jours.

Ainsi Vipassana est le chemin de la vie et la voie du cœur. «